Avez-vous déjà réfléchi aux mots que vous employez ? Vous êtes-vous déjà demandé si telle ou telle expression que vous venez de prononcer avait vraiment un sens ? Ou au moins celui que vous pensez ? 

Je sais personnellement que ça m'arrive peu. Et c'est un tort, à mon avis, parce qu'il est important d'avoir conscience, de maîtriser les mots que l'on emploie. On pourrait penser, dans la catégorie des expressions sans aucun sens, au classique "voire même". Mais si cet exemple n'est pas dramatique (même s'il est choquant), il y a des mots que l'on prononce et qui sont tout bonnement dangereux. C'est le cas de l'expression "propriété intellectuelle", dont on entend beaucoup parler ces temps-ci. 

"Propriété" implique une appartenance à une entité, qui détient donc un ensemble de droits sur l'objet possédé. 

"Intellectuelle", c'est une idée, une oeuvre de l'esprit. Or, est-ce qu'une idée est un objet réel ? Non. Une idée n'est pas réelle, une idée c'est le résultat d'une pensée qui se passe dans le cerveau d'un individu. 

La question que l'on devrait se poser est donc la suivante : comment peut-on être propriétaire de quelque chose qui n'existe pas ? 

Si vous avez une réponse, je serai ravi de la lire en commentaire ! Si vous n'en avez pas, comme c'est mon cas, c'est certainement que cette expression n'a tout simplement aucun sens. La propriété intellectuelle est un concept qui n'existe pas. On ne peut pas parler de propriété pour une oeuvre de l'esprit, qui n'a pas de représentation physique. 

Je vous invite à aller plus loin dans cette réflexion en écoutant parler deux personnes remarquables : d'abord Richard Stallman, dont je vous ai déjà parlé, un grand défenseur du libre, puis Albert Jacquard, généticien et humaniste, qui délivre un discours très instructif sur cette expression. La vidéo est créée par le collectif Libre Accès, qui commence un travail ayant pour objet d’ éradiquer ces expressions sémantiques mensongères.

Albert Jacquard démonte le concept de 'Propriété Intellectuelle' from kassandre on Vimeo.

Sources :