Modèles économiques

Voici une des questions que je me suis souvent posées à propos du logiciel libre, et à laquelle Monsieur Denoyelle a en partie répondu : comment gagner de l'argent (ou au moins ne pas en perdre) en développant et en distribuant un logiciel libre ?

Maintenance

Un des modèles économiques consiste à assurer une maintenance payante sur son logiciel. L'entreprise peut facturer tous les services qui tournent autour de la mise en place du logiciel, ces services étant généralement appréciés et demandés par les clients. Par exemple, Mandriva et Nuxeo appliquent ce modèle.

Documentation

Il est possible de vendre la documentation accompagnant le logiciel libre. Je suis conscient de l'importance d'une documentation pour la bonne utilisation d'une application, mais je ne suis pas convaincu que ce modèle soit suffisant pour faire tourner une boîte s'il n'est pas utilisé conjointement à un autre. On trouve ce système pour Red Hat ou Mandriva.

Formation

L'entreprise peut proposer des formations pour l'utilisation ou la mise en place de son application. Les entreprises apprécient beaucoup ce modèle, qui leur permet d'avoir une personne qualifiée au sein de la structure, et donc permet de ne plus dépendre de la société éditrice. Ce système est proposé pour OpenOffice.org ou Apache.

Personnalisation

Il est également possible pour l'entreprise de fournir des versions personnalisées de son logiciel. Si un client demande une ou plusieurs fonctionnalités qui ne sont pas présentes dans la version Open Source de l'application, l'entreprise peut développer une version spéciale intégrant les demandes du client. Ce modèle est appliqué par exemple par OpenCascade.

Autres

Il existe bien sur d'autres modèles, mais Monsieur Denoyelle nous a présenté les quatre principaux. Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, je vous invite à lire ce document de l'AFUL : Modèles économiques liés aux logiciels libres.

Avantages

Il y a plusieurs avantages, pour une entreprise, à utiliser des Logiciels Libres. Tout d'abord, cela permet de maîtriser ses coûts à court terme. En effet, il n'y a pas de licence à payer, donc pas de gros investissement pour l'entreprise. Mais attention, il ne faut pas oublier qu'ensuite, il faudra assurer la formation des employés, la maintenance du système, etc.

Le logiciel libre permet en outre d'être moins dépendant de l'éditeur de celui-ci. Il n'y a pas de fin de commercialisation, car chacun peut reprendre le développement s'il le souhaite. Certes, ce n'est pas forcément évident et cela entraîne des coûts, mais c'est un plus par rapport aux logiciels propriétaires. 

On note aussi que les logiciels libres sont souvent plus soucieux d'utiliser et d'appliquer correctement les normes. On obtient donc une meilleure interopérabilité entre les logiciels libres, ce qui peut grandement faciliter la tâche des utilisateurs.

Et enfin, il est tout à fait possible d'améliorer soi-même le logiciel, en fonction de ses besoins.

Risques

A côté de tous ces avantages, il y a aussi des risques pour l'entreprise qui souhaite utiliser les logiciels libres. Il est tout d'abord assez difficile de trouver et de choisir le logiciel qui correspond aux besoins de la société. Il faut savoir faire le tri entre les logiciels abandonnés, les logiciels qui ne correspondent pas, etc.

De plus, il est assez difficile de faire la transition jusqu'aux logiciels libres, surtout dans l'entreprise. Les employés sont en effet souvent habitués à leurs outils, et il faut être prudent quant à changer ces habitudes. Il est nécessaire de bien connaître les interactions entre les utilisateurs et les systèmes informatiques.

Conclusion

Monsieur Denoyelle a conclu sa conférence en nous disant que les logiciels libres sont performants et toujours en évolution, qu'ils impliquent une certaine liberté et une indépendance pour l'entreprise, mais qu'ils sont difficiles à mettre en place. 

De mon côté, j'ai trouvé cette conférence intéressante, notamment les explications sur les différents modèles économiques.