Souls, le jeu de cartes

Couverture du livre The Emperor's Soul de Brandon Sanderson., nov. 2020

Remontons en 2014 : je lis pour la première fois un livre de Brandon Sanderson, The Emperor's Soul (disponible en français sous le titre de L'Âme de l'Empereur). Un des aspects du système de magie de cette nouvelle résonne avec une ambition remontant à mon enfance. Et si je créais un jeu de cartes dans lequel chaque carte représenterait l'âme de quelque chose, d'un être vivant, d'un lieu, d'un événement… Quelques discussions et réflexions plus tard, le projet Souls était né.

Six ans plus tard, j'ai créé, imprimé, découpé et testé plus d'une dizaine de versions du jeu sur mon temps libre. De fil en aiguille, certains concepts se sont améliorés, d'autres sont partis, certains se sont accrochés pendant plusieurs versions avant d'être retirés… Le jeu a évolué, malheureusement sans jamais atteindre un stade réellement satisfaisant.

Voilà à peu près où j'en suis lors de la fin de mon contrat avec Mozilla. J'ai un prototype grâce auquel j'ai appris beaucoup de choses, mais qui est loin de me satisfaire. Il est temps de me donner les moyens de mes ambitions pour apprendre ce nouveau métier que je veux exercer : celui de Game Designer, c'est à dire de concepteur de jeux. J'achète plusieurs livres sur le sujet, que je dévore, et m'attelle à créer d'autres types de jeux, à expérimenter, et à itérer plus régulièrement sur mon jeu.

Dans le même temps, je démarre le développement d'un prototype numérique, jouable en ligne par navigateur, du jeu. L'utilité est double : ça me permet d'apprendre les contraintes et besoin d'un jeu de cartes, d'explorer les problématiques d'architecture, d'algorithme et de structure de données. Par ailleurs, par ces temps de confinement, il est devenu difficile d'organiser des sessions de test en présentiel : la disposition d'une version jouable en ligne me permet de lancer des tests à bien plus grande échelle qu'avant, beaucoup plus simplement. Seul bémol, je ne peux pas payer les pizzas à mes testeurs. Désolé, les ami⋅e⋅s !

Tu veux-tu y jouer ?

Arrivé à ce stade de l'article, normalement, vous voulez jouer à ce fameux Souls. Mauvaise nouvelle, ce n'est pas possible ! Enfin si, mais sous condition…

Le site du jeu est accessible en ligne, avec notamment les règles complètes et la liste des cartes actuelles du prototype. En revanche, il n'est possible de jouer que pendant certaines tranches horaires spécifiques, selon ma bonne volonté (et surtout, quand j'ai besoin de retours). Si vous souhaitez participer à ces sessions de test, vous pouvez vous inscrire à la newsletter, directement via le site.

Note : cette newsletter me sert principalement à vous informer des prochaines sessions de test. Les emails sont peu fréquents, deux par session de test, et il y a environ une session de test par mois.

Tout de suite, ce qui suit

Aujourd'hui, le jeu n'est toujours pas dans un état qui me satisfait. Il manque de cohérence entre les mécaniques et le thème. Il manque d'une expérience qui fasse vivre des émotions vraiment différentes. Il manque d'une fantaisie puissante. Toutes ces choses, je veux les apporter au jeu, mais pour cela, je constate que j'ai besoin d'aide.

C'est pourquoi j'ai pris deux décisions. La première, c'est de commencer à écrire davantage sur ce que je fais, sur les problématiques que je rencontre, sur l'avancement de mes projets. Cela devrait m'aider à mettre de l'ordre dans mes idées, tout en participant à attirer de l'attention sur Souls. D'où ce premier billet d'une série que j'espère longue et régulière.

La seconde, c'est de clarifier mes ambitions, notamment sur le travail, parce que ce que je souhaite créer sort des schémas entrepreneuriaux classiques. Je me lance donc dans une recherche active de gens qui souhaiteraient me rejoindre dans cette aventure.

Voici un résumé de ce que je veux construire, pour mettre en appétit. Je souhaite créer une entreprise coopérative de création de jeux vidéo. Idéalement, nous travaillerions sur Souls, mais il est possible que, le groupe décidant, nous nous retrouvions à un endroit totalement différent. Ce que je sais, c'est que je veux expérimenter le travail dans un cadre non-hiérarchisé, sans dominations institutionnalisées. Je veux travailler en bonne intelligence, en intelligence collective, avec des gens qui partagent cette envie, qui sont prêts à faire la démarche, et qui souhaitent gagner leur vie à créer des jeux vidéo. :-)

Rendez-vous au prochain billet pour approfondir ce sujet !

En attendant, si ceci vous a mis l'eau à la bouche et que vous voulez me contacter, vous pouvez m'écrire par email ou me retrouver sur Twitter, sur linkedin ou sur mastodon.

Merci à Aurélien, Benjamin, Édouard et Pierre-Alain pour la relecture.